En quoi consiste le traitement du glaucome ?

Un glaucome ne peut être guéri définitivement

Si vous êtes atteint d’un glaucome, vous devrez être suivi par un ophtalmologue tout au long de votre vie. Pour stabiliser ou ralentir le processus de la maladie, il est primordial de réduire la pression oculaire. Cependant, les lésions déjà acquises sont irréversibles. C’est pourquoi il est essentiel de dépister cette maladie à temps et de la traiter correctement.

L’ophtalmologue dispose de toute une panoplie de moyens pour faire baisser la pression oculaire :

  1. Différents types de collyres,
  2. Des comprimés hypotenseurs,
  3. Des traitements au laser 
  4. Des interventions chirurgicales.

La grande majorité des patients glaucomateux débuteront avec des collyres et une grande partie d’entre eux n’auront jamais à recourir à d’autres modalités. Chez certains patients, on peut envisager de commencer par un traitement au laser comme alternative au traitement par collyre. Ce traitement peut également être envisagé en tant que traitement complémentaire si le collyre seul ne permet pas de réduire suffisamment la pression. Les comprimés hypotenseurs (acétazolamide) sont très efficaces, mais entraînent des effets indésirables généraux à long terme. Il est donc préférable de limiter leur utilisation dans le temps. Par conséquent, ces comprimés sauf exceptions sont principalement indiqués dans le traitement du glaucome secondaire pour maîtriser les hausses temporaires de la pression intraoculaire. Une minorité de patients devra subir une intervention chirurgicale dans les cas suivants : ils ne tolèrent pas les collyres, le traitement ne réduit pas suffisamment la pression ou le traitement n’est pas suivi avec assiduité. Il se peut donc que vous commenciez par un collyre, mais qu’avec le temps vous auriez besoin d’ un autre traitement ou d’ un traitement supplémentaire pour maintenir une pression intraoculaire cible idéale pour le stade d‘avancement de votre glaucome afin d’ éviter ainsi de devenir malvoyant ou aveugle.   

Les collyres

Il existe un grand nombre de collyres. L’ophtalmologue détermine le collyre qui vous convient le mieux en tenant compte de plusieurs facteurs, tels que l’état de vos yeux et votre état de santé général. Sachant que l’effet des collyres est relativement limité dans le temps, vous devrez en utiliser tous les jours, sans interruption. Il est conseillé d’instiller le collyre tous les jours à la même heure. Pour ne pas manquer un jour, associez ce moment à une activité du quotidien, comme la toilette du matin ou après le dîner. Si vous utilisez deux types de collyres différents successivement, attendez au moins 5 minutes entre les deux applications. La plupart des flacons peuvent être conservés pendant un mois après ouverture.

Certains des collyres contiennent un conservateur en plus de l’ingrédient actif. Ces conservateurs provoquent une irritation chronique et une sécheresse des yeux en cas d’utilisation prolongée. Étant donné que la majorité des patients glaucomateux doit utiliser des collyres pendant des années, il convient d’opter pour des collyres sans conservateur _maintenant disponibles_. 

Comment instiller un collyre ?

Penchez votre tête en arrière et tirez légèrement votre paupière inférieure vers le bas. Tenez le flacon à environ un centimètre au-dessus de votre œil et laissez tomber une goutte dans l’espace entre la paupière et l’œil, sans que le bout du flacon ne touche l’œil. Au cas où vous ne seriez pas sûr que la goutte soit entrée dans l’œil, laissez tomber une deuxième goutte. Tout en maintenant la tête en arrière, fermez ensuite délicatement les yeux pendant au moins une minute et appuyez votre doigt sur l’os nasal au niveau du coin de l’œil. Vous fermez ainsi le canal lacrymal et empêchez que la goutte ne coule vers le nez. La goutte aura ainsi suffisamment de temps pour pénétrer dans l’œil.

Le traitement au laser (trabéculoplastie au laser ou LTP)

Ce traitement est indolore et ne nécessite pas d’hospitalisation. Après avoir administré une petite goutte pour anesthésier l’œil, l’ophtalmologue y place une lentille de gonioscopie permettant de visualiser le tamis (réseau trabéculaire) au niveau de l’angle de la chambre. Il applique de petits impacts de laser au niveau de cette structure, ce qui améliore temporairement sa fonctionnalité et favorise le drainage de l’humeur aqueuse. Le traitement au laser se révèle dans un premier temps efficace dans 80 à 85 % des yeux traités, mais son efficacité s’estompe au fil des ans. 

 

La chirurgie

Une intervention chirurgicale peut être indiquée si les collyres ne réduisent pas suffisamment la pression ou s’ils ne sont pas tolérés, ou encore si le traitement au laser ne donne pas les résultats attendus. Cette intervention consiste à réaliser une petite ouverture au niveau du tamis (trabeculum) de l’œil, de manière contrôlée, par laquelle une partie de l’humeur aqueuse peut s’écouler et s’accumuler dans le tissu conjonctif autour de l’œil. La pression oculaire peut alors baisser pendant de longues années, parfois jusqu’à la fin de votre vie. Si après une intervention, la pression ne baisse pas suffisamment ou si elle redevient trop élevée après un certain temps, l’ophtalmologue peut prescrire un collyre ou proposer une deuxième intervention, éventuellement en utilisant une autre technique, comme l’insertion d’une valve ou d'un tube en plastique. Le traitement chirurgical du glaucome permet de réduire la pression dans environ 80 % des cas, mais, comme pour toute intervention chirurgicale, il peut entraîner des complications : hématomes, formation de cataractes, perte de la vision et infections. Les saignements de la conjonctive de l’œil sont inoffensifs et disparaissent généralement au bout de quelques semaines. Un saignement au niveau de la macula est plus grave, mais heureusement très rare. La chirurgie du glaucome accélère l’apparition de cataracte, mais cette complication peut être résolue de manière sûre et efficace grâce à la chirurgie moderne de la cataracte. Durant la période postopératoire immédiate, on observe souvent une baisse de l’acuité visuelle, qui ne se rétablit qu’après quelques semaines, parfois à un niveau légèrement inférieur qu’en préopératoire. Pour terminer, l’infection est une complication sévère, mais très rare, après une chirurgie du glaucome.