Moyens de détection et de surveillance

Comment peut-on déceler et suivre un glaucome ?

Comme le glaucome à angle ouvert est indolore et que les troubles visuels qui l’accompagnent ne sont perçus par le patient que lorsque la maladie est déjà à un stade avancé, votre ophtalmologue sera seul en mesure de dire si vous souffrez d’un glaucome et de vous proposer un traitement approprié.

Mesure de la tension oculaire ou tonométrie.

Peut révéler que vous avez – ou que vous pourriez constituer – un glaucome.
La pression qui règne à l’intérieur de l’œil est mesurée à l’aide d’un dispositif appelé tonomètre. La mesure de la pression oculaire s’appelle tonométrie.
Pour se faire, l’ophtalmologue vous instille une goutte d’anesthésique dans chaque œil, puis vous applique au centre de la cornée un petit cône prismatique en plastique, éclairé par une lumière bleue, qui permet de mesurer la pression intraoculaire. Une valeur supérieure à 21 mm Hg est considérée comme anormale.

 

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Mesure de la tension oculaire

La pression de l’œil peut être également mesurée à l’aide d’un tonomètre « à air pulsé » qui projète un petit jet d’air sur la cornée sans instillation préalable d’un collyre anesthésique.
Ces deux procédures de mesure ne prennent que quelques secondes et ne sont pas douloureuses.

Examen de la papille optique

L’examen du fond d’œil, appelé ophtalmoscopie permet d’analyser l’aspect, la forme et la couleur de la papille optique. La perte du tissu nerveux à son niveau, c’est-à-dire la diminution du nombre des fibres nerveuses du nerf optique se traduit par un aspect plus creusé de la papille optique. Cette excavation qui constitue la lésion caractéristique d’un glaucome explique la perte progressive de la fonction visuelle et la précède dans la plupart des cas. La perte de vision est proportionnelle à la sévérité de l’excavation et à la disparition du tissu nerveux.
C’est la raison pour laquelle l’aspect de la papille optique est extrêmement important pour poser un diagnostic de glaucome en présence d’une pression intraoculaire élevée.
De même, l’examen de la papille optique est crucial pour suivre l’évolution d’un glaucome.
Une dilatation de la pupille à l’aide d’un collyre est souvent nécessaire pour l’examen de la papille optique. Dans l’éventualité où votre ophtalmologue décide de dilater votre pupille, il est préférable que vous ne conduisez pas vous même votre véhicule pour rentrer à votre domicile, car votre vision est susceptible d’ être brouillée durant plusieurs heures.

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Nerf optique
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Elargissement de l’excavation du nerf optique dans le glaucome

Les tomographies rétiniennes (obtenues au moyen d’un scanner OCT ou HRT), permettent à l’ophtalmologue de dépister le glaucome plus précocement et/ou de mieux le suivre. Ces scanners réalisent des images très précises du nerf optique et de la couche des fibres rétiniennes qui l’entoure. Ceci permet à l’ophtalmologue de déceler et de mieux documenter de petites altérations de ce nerf. Un scan rétinien n’est pas douloureux et ne dure que de 5 à 10 minutes.

Examen du champ visuel

Le champ visuel constitue l’ensemble des points de l’espace qu’un œil immobile est capable de voir. Il est le reflet de l’intégrité de la fonction visuelle.
Dans le glaucome, des parties de votre champ visuel peuvent devenir moins sensibles puis disparaître petit à petit et de manière imperceptible au fil des années, sans que vous en ayez conscience. Lorsque la maladie en est encore à un stade de début, le cerveau compense ces pertes du champ visuel et est capable de reconstituer le décor environnant (ciel, route, campagne…) dans la zone déficitaire à partir de l’image qu’il reçoit des structures voisines.
Ce n’est qu’à un stade avancé lorsqu’il n’y a pratiquement plus d’informations qui sont transmises au cerveau à partir de l’œil et que le cerveau n’a plus la possibilité de mettre en œuvre ces mécanismes de compensation, que le sujet glaucomateux prend conscience, souvent brutalement, qu’il souffre d’un handicap sérieux. La vision centrale qui s’évalue par la mesure de l’acuité visuelle est pendant longtemps conservée et donnera pendant longtemps l’illusion pernicieuse que l’œil voit normalement. Ce n’est là encore lorsqu’une très grande partie des fibres du nerf optique sera détruite qu’elle s’effondrera.
A ce stade, prescrire des verres de lunettes ou modifier une correction existante ne seront plus d’aucune utilité !

L’ examen du champ visuel est la périmétrie.
Cette technique a pour but de déceler au moyen de petits tests lumineux projetés successivement dans les différentes parties du champ visuel de chaque œil, les parties saines ou déficitaires (appelées scotomes) de celui-ci. La périmétrie permet de détecter la maladie à sa phase initiale alors que le sujet n’a pas encore conscience qu’il a des altérations de son champ visuel.
Pendant l’examen, le patient ne doit pas cesser de fixer une petite « cible » située au centre d’un écran ou d’une coupole et indique qu’il a vu un signal lumineux qui lui a été projeté, sans cesser de regarder la cible de fixation.

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Etude du champ visuel
Gonioscopie

L’ophtalmologiste, après avoir anesthésié l’oeil avec une goutte, pose un verre de contact : des miroirs permettent d’observer l’angle entre l’iris et la cornée à l’aide du microscope. Cet examen est indolore et est rapidement réalisé. La gonioscopie ou examen de l’angle irido-cornéen permet de répondre à 3 questions. (1)  L’angle est-il ouvert ou fermé? (2)  Existe-t-il un dépôt anormal de pigment sur le trabéculum? (3)  Existe-t-il d’autres anomalies? Il aide le clinicien à une prise en charge adéquate du patient.

Pachymétrie

L’appareil mesure l’épaisseur de la cornée qui influence la mesure de la pression oculaire. Lorsque la cornée est plus épaisse que de normale, la pression oculaire est légèrement inférieure à la pression mesurée tandis que c’est l’inverse en cas de cornée mince. Une cornée mince est un facteur de risque supplémentaire pour le développement d’un glaucome. La mesure de l’épaisseur cornéenne n’est pas douloureuse et ne dure qu’une minute.

Fréquence des examens

Ces différents examens sont primordiaux aussi bien pour faire le diagnostic du glaucome que pour en suivre l’évolution et apprécier l’effet du traitement.
L’ophtalmologue pourra décider si d’autres investigations sont indiquées.
La fréquence des examens peut varier de 1 à 4 fois par an selon la gravité du problème.