Comment traite-t-on un glaucome?
Le traitement du glaucome vise à stabiliser et à arrêter la progression de la maladie en intervenant sur son facteur de risque le plus important qui est l’augmentation (même légère) de la pression intraoculaire.
Le glaucome ne se guérit pas de manière définitive.
Les pertes existantes du champ visuel étant irréparables, un diagnostic aussi précoce que possible de la maladie est très important.
Le patient glaucomateux devra se traiter et se faire suivre pour le reste de sa vie.
Qu’il soit médicamenteux, emploie le laser ou nécessite le recours à une intervention chirurgicale, le traitement sera adapté en fonction de chaque individu.
Un patient qui a été bien contrôlé pendant longtemps en ne mettant qu’une ou deux gouttes de collyre(s) par jour (image) pourra faire l’objet à un moment donné d’une autre modalité de traitement. A l’inverse, d’autres patients se verront parfois rapidement proposer une solution chirurgicale.
L’objectif du traitement est de parvenir à obtenir un niveau de pression intraoculaire qui protégera au mieux la papille optique et le champ visuel. Ce niveau, ici encore, est fonction de chaque personne et sera déterminé par l’ophtalmologue.
Les traitements médicamenteux par collyres
Les collyres employés dans le traitement du glaucome abaissent la pression intraoculaire en diminuant la production de l’humeur aqueuse ou en facilitant son évacuation.
En se basant sur différents critères (valeur de la pression intraoculaire, état général, effets secondaires observés éventuellement avec d’autres collyres déjà prescrits, etc…), votre ophtalmologue appréciera le -ou les collyres- qui sont les plus appropriés dans votre cas particulier.
Ces collyres qui vous ont été prescrits doivent être instillés tous les jours sans interruption, aussi régulièrement que possible et aux heures recommandées par votre ophtalmologue. Un bon moyen d’éviter ou de minimiser les oublis de traitement consiste à associer chaque instillation à des activités quotidiennes bien particulières (toilette matinale, actualités télévisée, repas du soir, etc…).
N’hésitez pas à contacter votre ophtalmologue si vous éprouvez un effet indésirable notable après avoir instillé le ou les collyres qui vous ont été prescrits.
N’interrompez jamais votre traitement sans son avis !
Dans l’éventualité où vous instillez deux collyres différents, il est recommandé de respecter un délai de 5 à 10 minutes entre les deux instillations.
La plupart des collyres contiennent en plus de la substance active un agent conservateur. Celui-ci peut être á l’origine d’une irritation chronique et des yeux secs après un usage prolongé. Étant donné que le traitement médical du glaucome se poursuit souvent pendant de longues années, il est préférable d’employer des collyres sans agent conservateur.
Après son ouverture, chaque flacon de collyre se conserve environ 1 mois.

Penchez la tête en arrière et tirez légèrement la paupière inférieure vers le bas.
Laissez tomber une goutte de collyre dans la petite poche ainsi créée entre la paupière et le globe oculaire, tout en évitant que le compte gouttes ne touche l’oeil.Si vous n’êtes pas certain que la goutte soit bien tombée dans l’oeil, vous pouvez instiller de suite une seconde goutte. Fermez ensuite l’oeil pendant une minute au moins et comprimez à l’aide de votre index votre os nasal situé à la hauteur de l’angle interne de l’oeil. De cette façon, vous obturerez votre canal lacrymal et permettrez une meilleure pénétration du collyre à l’intérieur de votre oeil.
COMMENT UTILISER AU MIEUX UN COLLYRE ?
– Lavez vous de préférence les mains et placez vous le cas échéant devant un miroir.
– Penchez la tête en arrière et ramenez la paupière inférieure vers le bas tout en maintenant le regard dirigé vers le haut. Comprimez le flacon et faites tomber une seule goutte du collyre dans le sac conjonctival inférieur ainsi dégagé (image) .
– Veillez à ce que l’embout du flacon ne touche ni l’œil, ni les cils pour éviter de contaminer le flacon par des microbes.
– Fermez doucement l’œil durant 1 à 2 minutes et comprimez en même temps le coin interne de l’œil afin de prolonger le temps de contact de la goutte avec l’œil et éviter que la goutte ne s’écoule vers la narine et la gorge. Si vous n’êtes pas certain que la goutte a été bien instillée, vous pouvez remettre une goutte supplémentaire.
– Recommencez la même procédure pour l’autre œil.
– Si vous oubliez de mettre vos gouttes, vous les instillerez au moment où vous vous en souviendrez. Vous reprendrez ensuite votre schéma habituel de traitement.
Le laser
Le laser permet d’intervenir sur les structures de l’œil sans effectuer de geste chirurgical à proprement parler.
Si les résultats du traitement médicamenteux appliqué chez un patient porteur d’un glaucome primitif à angle ouvert ne sont pas satisfaisants, un traitement au laser appelé trabéculoplastie peut lui être proposé.
Son but est de rendre les mailles du trabéculum plus perméables et de faciliter ainsi l’écoulement de l’humeur aqueuse. Ce traitement qui est réalisé en ambulatoire est indolore. Il permettra souvent d’alléger les collyres mais rarement de les supprimer. Son effet sur la pression intraoculaire n’est pas définitif et excède rarement 2 ou 3 années.
La chirurgie
Une intervention chirurgicale peut s’indiquer si les autres traitements ne sont pas suffisamment efficaces. Ils sont aussi parfois indiqués chez certains patients intolérants aux collyres ou qui ne les instillent pas de manière régulière.
Qu’il s’agisse de la trabéculectomie ou de la trabéculectomie non perforante encore appelée sclérectomie profonde, l’opération chirurgicale a pour but de faciliter l’écoulement de l’humeur aqueuse en enlevant, sous microscope opératoire, un petit fragment du filtre trabéculaire obstrué.
Cette intervention se déroule généralement sous anesthésie locale.
Comme après toute chirurgie, des complications (hémorragies, infection, baisse de vision, opacification du cristallin ou cataracte) peuvent survenir à plus ou moins long terme.
Les résultats de la chirurgie sur la pression intraoculaire et l’évolution du glaucome sont en général satisfaisants mais ne sont pas définitifs. La reprise d’un traitement par collyre et/ou une nouvelle intervention chirurgicale pourront être le cas échéant nécessaires par la suite.
Un suivi régulier à vie reste donc nécessaire.